En contradiction avec la nouvelle constitution Yennayer toujours pas reconnu.

Le Nouvel An amazigh, Yennayer, ne sera pas inscrit dans l’immédiat dans la nomenclature des fêtes légales. L’appel à la reconnaissance de la date du 12 janvier (Jour de l’an amazigh) comme fête officielle, chômée et payée, reste une vieille  revendication des populations berbérophones d’Algérie, de certains partis politiques et du Mouvement culturel berbère (MCB).

En face, les autorités ont préféré tourner le dos. Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, croit déceler une évolution positive au niveau du pouvoir. Serait-ce possible ? Wait and see. Yennayer ne sera pas inscrit dans l’immédiat dans la nomenclature des fêtes légales. L’appel à la reconnaissance de la date du 12 janvier (Jour de l’An amazigh) comme fête officielle, chômée et payée, figure parmi les revendications du Mouvement culturel berbère (MCB).

En face, les autorités ont préféré répondre par le déni. Mais le langage a changé depuis quelques années. S’exprimant dernièrement sur les évènements de Béjaïa et les troubles qui menaceraient l’Algérie, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé la célébration de cette date : «On va fêter prochainement Yennayer.» Mais M. Sellal n’a pas confirmé la reconnaissance officielle de cette date pour cette année.

Réitérant la demande exprimée par son institution, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, croit déceler une volonté politique des pouvoirs publics d’aller vers la reconnaissance de cette journée. «Depuis 1999, nous demandons la reconnaissance de cette date. C’est un processus. Il y a eu la mobilisation des institutions. Il y a une volonté politique», a reconnu M. Assad, lors de la conférence organisée, hier, au siège du Centre international de presse à Kouba (Alger).

Tout en faisant cas de l’instruction envoyée par le Premier ministre aux différentes institutions pour la célébration du Nouvel An berbère,  M. Assad affirme que la «large mobilisation» pour Yennayer dénote le «réveil identitaire» qui confirme que les Algériens sont «réconciliés avec  leur histoire». «Pour la première fois, Yennayer ne sera pas célébré à Alger seulement, mais à travers le territoire national, avec l’implication de tous les secteurs ministériels», explique le secrétaire général du HCA, dont l’équipe a remis aux participants à la conférence des copies des décrets fixant la nomenclature des fêtes légales amendée pour la dernière fois en 2005.

Le coup d’envoi des festivités «exceptionnelles» de cette année sera donné, demain, à l’Unité nationale de la Protection civile de Dar El Beida (Alger), par la signature d’une convention avec Algérie Poste pour l’utilisation de tamazight dans les documents de l’entreprise et l’émission de timbres postaux dans cette langue. Des caravanes culturelles se dirigeront demain vers Sétif, Batna, Guelma et Béjaïa,  Tissemsilt, Beni Snous (Tlemcen) et Touggourt (Ouargla) pour participer aux programmes de la célébration de Yennayer jusqu’au 16 janvier.  Un cours sur les origines de Yennayer sera dispensé dans toutes les écoles du pays dans le cadre de la célébration du Nouvel An.

Le HCA partenaire de l’Académie

La célébration de la première année de l’officialisation de tamazigh (7 février) sera aussi marquée par l’installation du Centre national de recherche en langue et culture amazighes (CNRLCA) à l’université Abderrahmane Mira, campus Aboudaou à Béjaïa.  M. Assad a annoncé par ailleurs la célébration du centenaire de l’écrivain Mouloud Mammeri (1917-1989).

Au programme, l’organisation d’un colloque international, la traduction en tamazight, en accord avec l’éditeur et les ayants-droit de l’écrivain, de cinq de ses œuvres, l’organisation d’une rencontre à Timimoun à l’occasion de l’Ahellil et l’émission d’un timbre-poste. Le plan de charge de l’institution prévoit le renforcement de la formation au profit des enseignants chargés du cours d’alphabétisation pour adultes institué grâce à un dispositif à trois (HCA, association Iqraa et Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes, Onaea). Lancé au profit des apprenants adultes au siège du HCA en 2015, le programme a été élargi à 38 wilayas.

Si El Hachemi Assad met en avant les efforts engagés avec le ministère de l’Enseignement supérieur à travers l’ouverture d’un institut de tamazight à l’ENS Bouzaréah (60 étudiants) et probablement un cinquième département de tamazight à Illizi ou Tamanrasset. Reconnaissant des difficultés dans l’enseignement de tamazight, le secrétaire général du HCA précise que 750 postes budgétaires ont été créés en 2016 pour le généraliser à travers 32 wilayas, mettant l’accent pour «traduire la dimension nationale» de cette langue, M. Assad estime que l’effort de recrutement pour la prochaine rentrée doit cibler, en priorité, le premier palier (primaire).

Le HCA, qui a signé des accords pour la formation des fonctionnaires (justice, moudjahidine, CNAS), insiste sur «l’amazighisation de l’environnement» par l’utilisation de tamazigh dans l’administration, Béjaïa ayant été choisie comme wilaya-pilote. Le HCA compte renforcer son programme éditorial par la publication de titres en tamazight en collaboration avec des éditeurs publics (ANEP, ENAG), mais aussi privés, lesquels doivent se soumettre à un cahier des charges.

M. Assad a annoncé par ailleurs l’élaboration d’un document portant la contribution du HCA dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, qui institue une académie. Selon M. Assad, la commission installée a rendu fin 2016 des conclusions qui ont nécessité deux lectures avant son installation. Selon lui, la mission de cette institution doit être «complémentaire» du HCA et ne pas «exclure» pour aller vers ses missions essentielles, dont l’aménagement de la langue amazighe.

EL-Watan

En tout cas l'histoire de notre pays demeure partielle , phagocytée à plus d'un titre pour ne pas reconnaître nos festivités ancestrales. Le monde entier sait que notre pays est habité par des berbères , des amazighes .Agir par un coup de force pour supprimer officiellement nos mœurs et coutumes c'est aller à l'encontre de la constitution elle même non suivie d'effet. En quelque sorte c'est ne pas reconnaître la légitimité de son peuple qui pense aujourd'hui que c'est aussi la main des étrangers?
B.Slaouti

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