Attirés par la beauté du climat, la splendeur du paysage, la fertilité de la terre et la richesse du sol, quelques-uns des lyonnais sont venus apporter dans ce pays leurs capitaux et leur activité. A un kilomètre du port de Bougie, dans le prolongement du massif du Gouraïa qui forme la baie de Sidi-Yaya, se trouvent des carrières de chaux hydraulique. Rien de plus pittoresque que cette petite baie dominée par des pentes verdoyantes et de hautes falaises. Elle est devenue le centre d'une industrie florissante. A la suite de nombreuses expériences et d'analyses faites avec le plus grand soin, M. Ribeaucourt, ingénieur en chef des Ponts et chausssés, MM. Pomeil, directeur de l'École des sciences, et Pouyanne, ingénieur en chef des mines, constatèrent que la chaux hydraulique de Sidi-Yaya a la même valeur et possède les mêmes qualités que les calcaires de la vallée du Rhône. MM. Ferrouillat, dont les premières tentatives heureuses remontent à 1886, devinrent, en 1891, propriétaires de ces carrières. Avec une activité indomptable et une grande foi dans l'avenir, ils se mirent à l'œuvre, sachant s'entourer d'hommes habiles, intelligents, ayant du savoir et de l'expérience. En 1890, l'usine pouvait déjà livrer mille sacs de chaux par jour. En 1891, pour donner une plus grande extension à ces opérations, une société anonyme fut constituée au capital d'un million. Aussitôt après, une nouvelle usine fut créée, le matériel renouvelé, et, grâce à une impulsion active, on fut bientôt en état de produire journellement trois mille sacs de chaux, et cinq cents de ciment Porlland