BELIAMINE Tahar … Un héros des Ath Waghlis

C'était sa détermination, son courage et notamment son patriotisme qui avaient fait de lui cet excellent chef de guerre !
Tahar n’ Louda, Tahar n zizi, de son nom Beliamine Tahar, chef de région 1, zone 2 de la wilaya 3, c'était cet enfant des Ath Waghlis qui a tout défié pour rejoindre le maquis car il ne pouvait admettre la soumission dans laquelle vivait son pays.

L’un des principaux animateurs du Comité des Officiers Libres, il était connu par sa franchise et son courage d'exprimer tout ce qu'il pensait , il avait bravé ses supérieurs pour corriger n'importe quelle erreur, selon ses amis, il avait froid aux yeux et n'avait peur de personne.
Le choix d'être muté en région 1 m'sila, Sidi Aissa, n'était guère fortuit, c'est en voulant améliorer la situation de cette dernière, minée par l'instabilité chronique d’ encadrement et où régnait l'ignorance de la cause nationale, il avait donc pris les choses en main, en semant l'esprit patriotique chez les autochtones de cette contrée lointaine.
C'est sur leur chemin pour rejoindre leurs postes respectifs, en prenant le chemin des montagnes avec son escorte et si Ahmed kadri du côté de saharidj ( maillot) que le groupe tomba dans une embuscade où il était le premier visé par une rafale de fusil mitrailleur, un certain 27 août 1961 soit 6 jours après son départ du PC de la zone Akfadou.

Touché grièvement, ce Lieutenant, mais cela ne l'avait guère empêché de penser aux autres, il ordonna ses compagnons, l'un était l'enfant de son patelin, nommé Yassa Idir, de quitter les lieux afin de s'éloigner de danger alors qu'il continuait à tirer, selon ces derniers, jusqu'à ce qu'il rendit l'âme , les armes à la main après avoir épuisé ses munitions.

Si Tahar est né en 1932 au village Louta , Chemini Ath waghlis, Béjaïa, il avait fait ses études du cycle primaire pour parvenir à obtenir le certificat de fin d'études, puis il prit le chemin de l'émigration, exactement, à Paris, en 1948, où son père travaillait déjà, il veillait sur son niveau d'instruction au point de suivre des cours de soir.
Embauché, sans tarder, à l'usine Citroën où il était très estimé dans son milieu de travail, connu par son caractère dynamique et débrouillard ce qui lui avait procuré beaucoup de considération de la part de ses chefs hiérarchiques.
L'arrivée de son ordre d'appel pour effectuer son service militaire, en 1953, constitue l'élément perturbateur dans la vie de ce futur officier de L'AN, lui qui était déjà nourri d'esprit de haine et d'opposition à l'administration coloniale, il refusa, donc, de répondre
Il était alors considéré comme insoumis, en apprenant qu'il était recherché, il quitta Paris pour Lyon où se trouvait déjà son oncle paternel, aussitôt embauché chez Frossard jusqu'au jour où il avait été embarqué par les gendarmes.
Conduit à la caserne RSTR à Lyon avant de le transférer à Blida. La guerre de libération venait d'être déclarée, notre Appelé attendait impatiemment sa première permission pour rejoindre les maquis.
Dès son arrivée à son village Louta, il rencontra un groupe de Moudjahidine se manifestant dans le Douar d'Ath Waghlis, commandé par si yahia Abbas qu'il avait informé de sa noble intention.
Le commandant a vite jugé qu'un homme de cette trempe ne doit être négligé ni laissé à l'écart de la guerre. Ainsi donc si Tahar se jette dans l'honneur et la gloire de son pays. Cela n'étonnait personne de son entourage, si vers 1950 déjà, il était avisé et conscient de l'amère réalité de son pays, au point de placer à l'entrée de sa demeure parentale le croissant et l'étoile symbole de la religion et du drapeau algérien.
Violent face à la colonisation , très dur de caractère mais très modeste et d'une simplicité remarquable d'après les gens qui l'avaient côtoyé.
Il était un nationaliste déterminé, rien ne pouvait le faire reculer, il tenait à mener son combat jusqu'au bout si ce n'était la mort qui l'avait surpris, ainsi Chemini, perché sur les crêtes de ses montagnes , récolte la fierté de l'avoir enfanté afin d'allonger la liste de ses innombrables enfants offerts pour que vive l'Algérie libre et indépendante
.

Wahiba Arbouche Messaci/ 

Partager cet article